."..Cependant, il est nécessaire d’établir une distinction entre autre et autrui. Disons simplement que si tout autrui est un autre, l’inverse n’est pas vrai. L’autre, ce peut être un autre homme mais ce peut-être aussi Dieu, un animal, voire un objet matériel tandis qu’autrui est toujours un individu humain. Plus encore, c’est cet individu humain envisagé comme alter ego. La question fondamentale qui est à la source de la problématisation d’autrui est la suivante : Comment se peut-il qu’existe un autre que moi que je découvre parmi les choses et qui pourtant, comme moi, est un ego (un sujet) ? Comment peut-il y avoir un ego qui ne soit pas mon ego. On ne doit pas se masquer les fondements d’une telle formulation de la question car celle-ci ne peut être posée ainsi que dans la mesure où le sujet est pensé comme point de départ absolu de la pensée philosophique. C’est parce qu’est mise en doute l’existence des choses qui me sont extérieures et que « je » suis la seule chose certaine qu’autrui devient un problème et ce d’autant plus que lui aussi doit être une chose pensante. C’est donc tout simplement parce qu’ils n’avaient pas pensé le sujet comme les classiques et les modernes, que les Grecs (et les médiévaux) ne pouvaient thématiser autrui. Mais ce n’est pas dire qu’ils concevaient uniquement l’autre comme une catégorie de la pensée ou une catégorie logique. Lorsque Platon se demande « Comment si le tout existe, chaque chose peut exister séparément ? », lorsque donc il pose la question de l’identité et de la différence, celle-ci a aussi immédiatement une portée morale et politique. Il en va de même pour Aristote lorsqu’il se demande si le rapport à autrui appartient à l’essence de l’homme ? La question de l’altérité entre les hommes se posait avant tout pour les Grecs dans les termes de la vie sociale et politique (cf. l’exemple classique de l’étranger, du non-Grec considéré comme « barbare »)". .......
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